lundi 21 décembre 2020

Les EHPAD frappés de plein fouet

La cotisation sociale : pilier du financement de la Sécurité sociale


En 2021, le financement de la Sécurité sociale reposera à près de 50 % sur l’impôt, qui représentera une part majoritaire du financement de la branche maladie (et la totalité de celui de la nouvelle branche autonomie). Or, loin de n’être qu’une question technique, les modes de financement de la Sécurité sociale ont des implications démocratiques fortes.
 

Le principal mode de financement de la Sécurité sociale était jusqu’à cette année la cotisation sociale

La cotisation sociale est une part du salaire dédiée au financement des prestations de sécurité sociale. Si elle est divisée au plan comptable en part patronale et en part salariale, dans les deux cas, il s’agit d’une partie de la valeur ajoutée qui est créée par le travail des salariés et non par l’employeur.

Ce sont donc uniquement les salariés qui financent la Sécurité sociale, et la cotisation sociale est un salaire mis en commun. Dès lors, chaque augmentation de la masse salariale (salaire, effectif) se traduit par une augmentation des cotisations à la sécurité sociale, et donc de ses recettes.

 

Une garantie d'accès aux droits

La cotisation sociale repose sur le principe de « contributivité » ("chacun cotise selon ses moyens" insistait Ambroise Croizat), principe fondamental, qui vient à la fois justifier politiquement une garantie d’accès aux droits sociaux pour les travailleurs, et légitimer politiquement la gestion par les salariés de leur Sécurité sociale suivant le principe de « celui qui paye, gère ».

La « contributivité » n’a rien à voir avec les principes assurantiels d’équivalence entre les primes et les prestations. Au contraire, la gestion par les travailleurs et le principe de contributivité permettent de s’affranchir de la logique de marché des assurances marchandes et de promouvoir des règles de distribution plus solidaires que celle imposée par les lois du marché (chacun reçoit selon ses besoins).

 

Le fonctionnement du système de répartition

Dans la même logique, le financement du système de Sécurité sociale s’appuie sur la technique de répartition. Les cotisations sociales financent directement les prestations sociales sans passer par le marché. Les cotisations ne sont pas épargnées, mais directement injectées dans l’économie. Elles alimentent un flux de dépenses permanent.
Ce mode de financement se différencie donc des techniques d’assurance par capitalisation reposant sur le principe d’épargne et de profit.

 

Répondre aux besoins

Dans l’esprit de 1945, le mode de financement par les intéressés eux-mêmes devait donc permettre de fonctionner à « guichet ouvert » : tout besoin politiquement défini par les travailleurs devant être couvert sans limitation financière a priori.

Si les besoins sociaux venaient à augmenter, alors l’ajustement devait se faire par l’augmentation des cotisations sociales ce qui revient à une augmentation des salaires. Le financement par cotisations permettait ainsi d’échapper aux contraintes budgétaires de l’État, ce qui aurait été le cas avec un financement par l’impôt.

Démocratie sociale

La cotisation permet donc d’ouvrir un espace politique nouveau, celui de la démocratie sociale, dans lequel les salariés participent à la définition de ce qui compte pour eux-même.

Dès les années 1970, l’État contribue de plus en plus au financement de la Sécurité sociale d’abord en lui affectant certaines taxes, puis en créant de nouvelles recettes qui ne reposent plus uniquement sur le salaire, comme la Contribution Sociale Généralisée (CSG) créée en 1991.

La CSG est un tournant car c’est le premier financement pérenne hors cotisations. La CSG est en effet comprise comme un impôt hybride, elle s’applique sur les revenus d’activité (à 70%), mais aussi sur les pensions de retraite, les revenus du patrimoine, de placements et de jeux. La CSG n’a cessé d’augmenter depuis 1991.

 

Les dangers de la fiscalisation

Dans le même temps, les gouvernements, ont, depuis les années 1990 gelé la hausse des cotisations sociales et créé de plus en plus d’exonération de cotisations sociales pour les entreprises, que l’État compense en partie à la Sécurité sociale.

Cette fiscalisation de la sécurité sociale a plusieurs implications. Elle justifie la prise de pouvoir de l’État dans la gestion de la Sécurité sociale faisant d’autant reculer le poids des représentants des salariés. C’est ainsi que depuis 1996, le parlement vote le budget (bloqué par le gel des cotisations sociales) de la Sécurité sociale en s’appuyant sur des considérations budgétaires et non sur la réponse aux besoins sociaux.

Alors que la hausse des cotisations sociales consiste en une augmentation des salaires, la hausse de la CSG est une augmentation du financement par les ménages de la Sécurité sociale excluant les entreprises de toute leur responsabilité.

Mais, surtout, en financement par l’impôt la sécurité sociale, on fait glisser le débat sur la répartition entre salaire et profit, vers celui entre ménages aisés et moins aisés, entre jeunes et vieux, entre travailleurs en activité et privés d’emploi, en épargnant toujours plus de capital.

La CGT revendique donc un financement de la Sécurité sociale assis sur les cotisations sociales qui est un fondement pour la gestion par les travailleurs de l’institution et la réponse à leurs besoins sociaux.

jeudi 17 décembre 2020

Congé paternité : Durée augmentée


    
Actuellement, la durée du congé de paternité est de 11 jours auxquels s’ajoutent 3 jours de congé de naissance.

Le congé paternité vient d’être rallongé par voie législative, lors du vote de la loi portant financement de la Sécurité Sociale 2021. Celui-ci est porté à 28 jours.

    Le 15 décembre dernier, la loi de financement de la Sécurité Sociale (PLFSS) pour 2021 a été publiée au Journal officiel (ici). Parmi ses grandes mesures, elle double le congé paternité, passant à 28 jours au lieu de 14 jours, avec 7 jours obligatoires à prendre à la naissance de l’enfant.
 
    Pendant cette première période de 7 jours (3 jours de congé de naissance et 4 jours de congé paternité), il est interdit d’employer le salarié. L’employeur a donc l’obligation de mettre le salarié en congé pendant cette période.
    La seconde période du congé paternité, de 21 jours (28 en cas de naissance multiple), pourra être prise soit dans la foulée des 7 jours obligatoires, soit ultérieurement. Ces 21 jours restants pourront également être fractionnés.

mercredi 16 décembre 2020

Télétravail : une non-signature pour un non-accord

Après consultation de ses organisations qui se prononcent, de manière unanime, contre la signature, la CGT vient de prendre la décision de ne pas signer l'accord télétravail concocté par le Medef.

Ce « non-accord » se veut, ni prescriptif, ni normatif et, ainsi, non contraignant pour les employeurs. Or, pour la CGT, un accord national interprofessionnel doit imposer des règles strictes, applicables dans toutes les entreprises. Ce texte ne permet nullement de répondre aux enjeux que pose le télétravail et que la crise sanitaire a mis en lumière.
Pour exemples :

  • sur les risques sur la santé avec l'augmentation des risques psycho-sociaux qu’établissent plusieurs enquêtes dont l'enquête Malakoff Médéric qui révèle une hausse significative de l’absentéisme pour maladie dans laquelle le télétravail tient une part importante. C’est la conséquence directe du télétravail en mode dégradé ;
  • sur le droit effectif à la déconnexion où les pratiques de télétravail sont insuffisamment encadrées et ne le seront pas davantage. Selon l’étude du cabinet « Empreinte humaine », 75 % des salarié.es considèrent que les accords en entreprise ne protègent pas des durées excessives de travail et ne garantissent pas le droit à la déconnexion. Résultat confirmé par le baromètre annuel de l'Ugict CGT (Union générale des ingénieurs, cadres et techniciens) qui indique également que le droit à la déconnexion est, aujourd’hui, plébiscité par les cadres qui sont 69 % à souhaiter en disposer, soit une augmentation de 9 points par rapport à 2019 ;
  • sur l'utilisation des équipements personnels. Faire de l'équipement personnel du ou de la salarié.e la norme, c'est à la fois rendre possible des atteintes à la vie privée et s'exposer à des attaques en matière de cybersécurité pour les salarié.es, l’entreprise et ses clients.

Pire, cet accord national interprofessionnel poursuit la dérive constatée en matière du droit du travail et d'employabilité ; à savoir le glissement constant de la responsabilité de l'employeur sur celle du ou de la salarié.e. Que ce soit en matière d’assurance-chômage, de formation professionnelle, de santé et autres, cela devient la règle et les attendus du patronat.
Aucune des propositions nouvelles de la CGT n'ont été retenues (prévention des violences sexistes et sexuelles, prise en charge des équipements de travail par l’employeur, effectivité du droit à la déconnexion et introduction de plages d'indisponibilité, prise en compte des aidants familiaux, personnes en situation d'handicap, etc.). Des mesures qui auraient constitué autant d’avancées attendues par les salarié.es qui aspirent à un meilleur équilibre entre la vie privée et la vie professionnelle.
La CGT poursuit le combat pour que télétravail rime avec qualité de vie et amélioration des conditions de travail.
Dans les prochains jours, elle va transmettre à ses organisations un kit complet (diaporama pour animer des réunions d'information et des journées de formation, construction de questionnaires en direction des salarié.es, points de vigilance à observer pour la conclusion d'un accord, etc.) pour armer ses syndicats et ne pas laisser le télétravail à la main des employeurs. Rendez-vous est pris dans les branches et les entreprises.

 

Communiqué CGT

Obliger les salariés à risque de forme grave de Covid-19 à travailler : un contresens économique et sanitaire

Article du Monde du 15/12 : cliquez ici

mardi 15 décembre 2020

Le Gouvernement refuse toute hausse du Smic en pleine crise sociale majeure !

La CGT s’était exprimée le 2 décembre dernier en évoquant la posture idéologique des experts du Smic qui refusaient catégoriquement le moindre coup de pouce au salaire minimum et, ce, en-dehors de la revalorisation automatique de 0,99 %.

Nous dénoncions alors la contradiction évidente entre cette sempiternelle position d’experts libéraux prônant le rejet de toute hausse du Smic et les propos du président Macron le 13 avril 2020 relatifs aux salaires trop bas des métiers d’utilité sociale.
Dès lors, force est de constater que le gouvernement a décidé de suivre cette préconisation des experts !
Une nouvelle preuve que la majorité dupe les salariés en prenant des accents grandiloquents sur les bas salaires, tout en s’échinant à bloquer la moindre hausse du salaire minimum.
De plus, avec la perte de 16 % de salaire, inhérente à l’activité partielle, il y a encore plus de travailleuses et de travailleurs rémunérés au Smic ; cette décision politique est particulièrement odieuse et anti sociale.
Avec l’encouragement, il y a plusieurs mois, aux Accords de Performance Collective qui font du salaire l’ennemi de l’emploi, le gouvernement illustre son hostilité à toute ambition salariale alors même qu’il se montre incapable de lutter efficacement pour la défense de l’emploi.
En réalité, l’ennemi du Smic et de l’emploi, c’est le versement de milliards de dividendes aux actionnaires du CAC 40 et les milliards d’argent public distribués aux entreprises sans aucune conditionnalité. Depuis sa création, le CAC 40 vient d’enregistrer son meilleur résultat au mois de novembre 2020.
La CGT réitère son exigence d’un Smic à 1800 euros bruts, alors même qu’on dénombre un million de pauvres supplémentaires.
Elle rappelle également que cette revendication est au diapason des exigences du salariat, comme le prouve l’enquête de la DARES (La Direction de l’animation de la recherche, des études et des statistiques), selon laquelle les Français estiment qu’il faut 1760 euros par personne pour vivre dignement.

En face de la colère : paroles, paroles et paroles !!!

Voir aussi "15/12, oubliés du Segur : la CGT ANRAS à Paris"

 


 

15/12, oubliés du Segur : la CGT ANRAS à Paris

A l'appel de la Fédération CGT de la Santé et de l'action sociale, les "Oublié.e.s du Ségur" étaient venu.e.s de toute la France pour se rassembler devant le ministère (l'appel est ici) pour exiger des augmentations de salaires pour tous les salarié.e.s du social et du médico-social.


Pour la CGT ANRAS, les camarades sont montés d'Occitanie, avec les camarades de la CGT Reso, de la CGT du CH de Muret...

Mireille Stivala, Secrétaire Générale de la Fédération

 
Test
 
 


vendredi 11 décembre 2020

Nicolas Sarkozy, le secret professionnel, et les travailleurs sociaux



Le procès actuel auquel est confronté l’ancien président de la République Nicolas Sarkozy fait l’objet d’une promotion sans faille du respect du secret professionnel. C’est un juste retour des choses diront certains puisque  dans cette affaire, Gilbert Azibert, haut magistrat au sein de la Cour de cassation, est soupçonné de l’avoir violé en 2014 en transmettant des informations à L’avocat de Nicolas Sarkozy, Thierry Herzog. Celui-ci qui l’avait interrogé sur un pourvoi en cassation lié à l’affaire Bettencourt.

Sans entrer dans les détails, vous noterez qu’un avocat, un magistrat et un ancien président de la République sont accusés d’avoir porté atteinte au secret professionnel, celui lié à une instruction en cours.

Mais c’est surtout la levée du secret professionnel entre un avocat et son client qui est au centre de la polémique et de la défense de l’ancien président. Placé sur écoute, les échanges concernant les accusés (Paul Bismuth et  Thierry Herzog son avocat) relèvent de la violation d’un secret. Celui qui lie un avocat à son client. Henri Leclerc, ancien président de la ligue des Droits de l’Homme a expliqué à la barre que « Si vous voulez une défense, il faut qu’il y ait un secret. Il est à la base. Parce qu’on trouve dans le secret partagé des éléments pour défendre. Pour nous, avocats, le secret professionnel est absolu ». Olivier Cousi, le bâtonnier de Paris, considère lui que   : « En touchant au secret professionnel de l’avocat, vous touchez à un droit fondamental du citoyen ». (Le Monde du 4 décembre 2020)

Il y a donc une double défense du secret professionnel dans ce procès. Celui qui concerne la confidentialité des informations relevant d’une instruction judiciaire et celui qui serait violé par des écoutes d’un professionnel soumis au secret. En l’occurrence ici un avocat et son client.

Alors, direz-vous, quel rapport avec le travail social ?

Le secret professionnel, nous explique aujourd’hui la défense de Nicolas Sarkozy, est constitutif de l’État de droit et permet que s’instaure la confiance entre un justiciable et son avocat. L’absence de secret empêchera l’avocat de travailler. Si ce que dit un prévenu à son avocat est répété et utilisé par la partie civile, il n’y a plus de procès équitable et toutes les dérives sont possibles.

Ce secret n’est pas à géométrie variable. Il est le même  que celui du journaliste d’investigation qui protège ses sources et celui travailleur social qui permet à la personne de se confier, de parler à un professionnel qui tente de l’aider même quand elle est en délicatesse avec la justice.

Tous les intervenants soumis au secret professionnel relèvent du même texte  : l’article 226-13 du code pénal. Il n’y a donc pas un secret plus important qu’un autre. Le secret médical vaut autant que celui de l’avocat, du journaliste et du travailleur social. (notamment l’assistant.e de service social qui y est soumis.e par le simple fait d’être diplômé.e)

Quand Nicolas Sarkozy tentait de supprimer purement et simplement le secret professionnel

J’aimerai pouvoir rappeler à notre ancien président qu’il n’a pas vraiment défendu en son temps le secret professionnel qui est aujourd’hui si important à ses yeux. Il semble se rendre compte, certes un peu tard, combien ce  secret est nécessaire à la vie démocratique et pour tout citoyen qui fait appel à un professionnel qui y est soumis.

Rappelons-nous. En 2002 Nicolas Sarkozy ministre de l’Intérieur  portait un pré-projet de loi de prévention de la délinquance dont un article avait soulevé une grande émotion. J’étais à l’époque président  de l’ANAS. Nous avions tout de suite compris que se préparait sous couvert de prévention une levée complète du secret professionnel aussi bien pour  les médecins des services PMI et les travailleurs sociaux.  Il prévoyait que « Tout professionnel qui intervient au bénéfice d’une personne présentant des difficultés sociales, éducatives ou matérielles, est tenu d’en informer le maire de la commune de résidence ou la personne par lui désignée aux fins de le substituer. » Un alinéa prévoyait même des sanctions si le professionnel n’informait pas le maire (qui au passage n’avait rien demandé).

C’était la fin du secret professionnel pour les intervenants de l’aide et du soin. À plusieurs organisations, nous avions été reçus par Rachida Dati et Nicolas Sarkozy pour faire part de notre désaccord et de notre volonté que ce projet d’article soit retiré. Nous avions vite constaté combien à l’époque le secret professionnel était perçu comme un obstacle à la lutte contre la délinquance. Cela laissait aussi supposer que les travailleurs sociaux protégeaient des personnes fort peu respectables.

Le 9 avril 2003, Dominique Perben présentait au Conseil des ministres, le projet de loi « portant adaptation de la justice aux évolutions de la criminalité ». C’était encore pire. Il permettait de supprimer le secret professionnel dans le cadre de toute instruction judiciaire.  Là aussi la mobilisation des travailleurs sociaux mais aussi des journalistes, des avocats et des médecins avait permis de freiner les ardeurs du gouvernement de l’époque.

Le secret professionnel a été régulièrement mis en cause notamment au nom de la lutte contre la délinquance. Aujourd’hui, celui qui visait à le supprimer  y fait désormais appel pour se défendre. Voilà un étrange retournement de situation qu’il me parait utile de souligner car, entre nous, cela ne manque pas de sel.

 Article original sur "Ecrire Pour et sur le Travail Social", le blog de Didier Dubasque

ANI Santé au travail : vers une régression qui aura de lourdes conséquences !

La négociation interprofessionnelle sur la santé au travail s’est conclue mercredi 9 décembre et un accord national interprofessionnel (ANI) est proposé à la signature des organisations syndicales à échéance du 8 janvier.

Une nouvelle dégradation des droits et moyens des travailleurs
Cette proposition d’accord offre au gouvernement l’occasion d’une nouvelle dégradation des droits et moyens à la disposition des travailleurs dans la préservation de leur santé au travail.
Après les ordonnances de 2017 qui faisaient disparaître les Comités d’Hygiène, de Santé et de Conditions de Travail (CHSCT), les reculs affirmés dans l’ANI télétravail sur la reconnaissance des Accidents du Travail, nous avons maintenant sur les rails une réforme qui va dédouaner les employeurs de leurs responsabilités.
Cette proposition d’accord vise uniquement à transférer les responsabilités des employeurs, non seulement vers la médecine du travail et les services associés mais aussi sur les travailleurs eux-mêmes.

Le transfert des responsabilités vers les victimes
Au lieu de cela, Il y a une cohérence très forte entre les différentes parties du texte. Il rappelle d’abord les jurisprudences qui sont défavorables aux travailleurs concernant la responsabilité des employeurs sur la protection de leur santé.
Le traitement individualisé de la désinsertion professionnelle est dans le même état d’esprit.
La logique se poursuit avec la création d’un passeport prévention, attaché au salarié qui, du fait des formations qui lui ont été octroyées, se verra responsable des conséquences de ses activités professionnelles sûr lui-même comme sur autrui.
C’est inconcevable, cela permet de punir les salariés qui sont déjà dans des situations difficiles. Par exemple, des salariés en conflit parce qu’ils évoluent professionnellement dans de mauvaises conditions de travail, seraient sanctionnables.
Tous les travailleurs qui n’ont pas la chance d’avoir de représentants syndicaux ou d’institution de représentation ou certains droits (alerte) vont aussi voir les prérogatives de leurs derniers soutiens, les préventeurs des CARSAT (caisses d’assurance retraite et de la santé au travail), affaiblies. Ces derniers avaient déjà vu leurs missions mises à mal par la suppression leurs moyens de fonctionnement.

Un recul sur 30 ans d’acquis
Nous avons ici un projet qui va remettre en cause tout ce que les salariés et leur syndicat ont pu obtenir en matière de protection et d’indemnisation depuis la directive européenne de 1989 et les évolutions des jurisprudences constitutives d’acquis issus de luttes sociales.
Les Risques psychosociaux (RPS) sont ainsi particulièrement sur la sellette. Le patronat a réussi à installer des leviers qui lui permettront de transférer les conséquences des organisations pathogènes du travail vers les conditions de vie et habitudes de vie des salariés. Le fait que les conséquences du mal travail, que le ministère du Travail avait estimé à 4% du PIB, soit supportées par la Sécurité sociale et la collectivité ne lui suffit pas.

Cet accord ne répond pas aux réalités vécues par les salariés
L’enjeu se situe autour du travail et de son impact sur la santé des travailleurs et sur la santé publique et environnementale.

Les maigres avancées que constituent la formation des représentants du personnel, les ébauches de traçabilité et les expressions de bonnes intentions ne peuvent justifier un compromis aux conséquences aussi dramatiques. D’autant plus que cet accord pourrait être la base d’une réforme engagée par le gouvernement comme l’ont affirmé les représentants patronaux.

Cette négociation est passée à côté de l’essentiel : la prévention primaire et une réelle possibilité pour les travailleurs d’agir sur l’organisation de leur travail pour qu’il ait du sens et une utilité. Le patronat s’obstine à refuser l’intervention des salariés dans l’organisation du travail alors qu’ils en sont les premiers experts.

Trop de salariés sont en souffrance pour de multiples raisons :
- ils sont à la recherche d’un emploi (les demandeurs d’emploi sont particulièrement exposés aux risques psychosociaux) ;
- leur précarité, leur statut ou absence de statut ne leur permettent pas d’agir sur leur travail ;
- l’organisation du travail n’a pas de sens et les injonctions sont contradictoires.

La CGT a des propositions sur ces enjeux avec de nouveaux droits pour les salariés :
- un droit de retrait mieux protégé ;
- le droit d’alerter les autorités et la population en cas de pratiques dangereuses pour la santé de la population et pour l’environnement ;
- le droit de stopper une réorganisation ou restructuration dangereuse pour la santé ;
- le droit d’être représenté syndicalement, y compris pour les salariés des TPE et PME, au sein d’un Comité d’Hygiène de Santé et de Condition de Travail (CHSCT) ; celui-ci gagnant aussi des compétences sur les impacts environnementaux de l’activité de l’entreprise ;
- les Services de Santé au Travail et la médecine du travail doivent être rattachés à la Sécurité sociale pour la mise en œuvre d’une grande politique de santé au travail en toute indépendance ;
- la France est un mauvais élève de la santé au travail et il est urgent que l’on ratifie les conventions de l’OIT qui concernent la santé au travail.

Cette négociation est passée à côté de ces enjeux, à cause de l’obstination du patronat à se dégager de ses responsabilités de préservation de la santé et sécurité des travailleurs. Elle n’a pas permis la construction d’un accord qui réponde à l’urgence exprimée par les travailleurs.

Le combat pour la préservation de la santé des salariés a toujours été un combat essentiel pour la CGT qui considère que la santé des travailleurs ne peut être une variable d’ajustement.

Les organisations de la CGT vont être consultées en vue de la signature ou pas de cet accord. Elles jugeront si celui-ci constitue une véritable régression sociale et une réelle atteinte à la possibilité des travailleurs de se sentir protégés au travail.

Si c’est le cas, la CGT ne cautionnera pas un accord qui plongera un grand nombre de travailleurs dans des situations dramatiques.

Montreuil, le 10 décembre 2020

jeudi 10 décembre 2020

Alerte sur nos libertés et sur nos droits !

 

Depuis plusieurs semaines nos organisations appellent et participent activement sur l’ensemble du territoire aux mobilisations pour défendre nos droits et nos libertés, en particulier dans les cadres unitaires contre la loi sécurité globale et le schéma national du maintien de l’ordre.
Il est bien évident que le but du gouvernement est de restreindre la liberté d’informer, la liberté de la presse et de priver la population d’user de son droit d’expression, d’être informé, de manifester, de s’organiser pour gagner de nouveaux droits.
Et ceci dans un contexte de régression alarmante des droits sociaux (assurance chômage, retraites, diminution du budget de la sécurité sociale, loi travail…) alors que les plans de licenciement se multiplient et que la précarité s’aggrave, en particulier pour la jeunesse et pour les sans papiers.
Loin de vouloir changer de politiques sociales, ce gouvernement choisit la voie de la répression et de la restriction des libertés :
- Il reste sourd aux critiques, y compris internationales, sur sa loi de sécurité globale qui restreint la liberté de la presse, contribue à invisibiliser les violences policières au lieu de les combattre, et institue une société de surveillance à base de drones notamment.
- Le projet de loi «confortant les principes républicains » sous couvert d’empêcher l’islamisme radical et le terrorisme, ouvre la voie à un contrôle de l’ensemble des associations et stigmatise encore davantage les personnes musulmanes ou perçues comme telles. C’est aussi un pouvoir de contrôle de l’État sur toutes celles et ceux qui auraient “une idéologie qui se dresserait contre les valeurs de la République”. L’interprétation laissée au pouvoir aménage la possibilité de voir condamner tous celles ou ceux qui contesteraient des politiques gouvernementales, sous couvert d’une atteinte aux valeurs de la république !
- Trois décrets sont venus récemment donner la possibilité d’un fichage massif des militantes, de leur entourage (notamment des enfants mineur-es), de leur santé, de leurs activités sur les réseaux sociaux et de leurs opinions politiques et syndicales !
Après l’extension de l’état d’urgence, après les mesures liberticides prises au nom de la lutte antiterroriste, il en va de l’avenir de notre démocratie de combattre pied à pied ces différentes lois et décrets.
C’est pourquoi, afin de pouvoir à l’avenir jouer notre rôle de contre-pouvoir en démocratie, afin de pouvoir défendre et réclamer nos droits sociaux, féministes, antiracistes et environnementaux, nos organisations appellent dans le cadre des mobilisations construites localement à manifester et se rassembler le 12 décembre prochain.
Sans libertés, il n’y a pas de droits ! Sans droits effectifs, pas de libertés !

Les oublié.e.s du Ségur ne lâchent rien !

jeudi 3 décembre 2020

Mobilistion réussie dans le social et le médico-social

 A travers toute la France, les travailleuses et travailleurs du secteur social et médico-social se sont mobilisé.e.s pour leur dignité, leurs conditions de travail, les salaires, l'embauche...

Dans nos établissements de l'ANRAS (IME, MECS, ITEP...) les salarié.e.s ont répondu "présent.e !" et se rassemblé.e.s devant les préfectures, les ARS, sur les ronds points....


Albi

Journée de grève et de mobilisation des salariés des établissements du social et medico social de l'anras et autres associations du le Tarn. 

C'est nombreux que nous nous sommes retrouvés dans la rue pour exprimer notre colère légitime. Nous voulons être reconnus à notre juste valeur, des moyens et une revalorisation immédiate de nos salaires. Une délégation intersyndicale a été reçu à la préfecture du Tarn, au conseil départemental du Tarn et à l'ARS. Serons nous entendus ?? Sinon soyez certains que nous serons là pour faire plus de bruit encore s'il le faut.


Auch, rassemblement devant l'ARS

Belle mobilisation ce matin, l'USD32 et les salarié.e.s du secteur, avec nos camarades de l'IME Mathalin, avaient répondu présent. Une délégation a été reçu à l'ARS puis par un député.



Montauban

Les oubliés du Ségur délaissent un mobilisé.e.s en interpro pour rejoindre un ancien bénéficiaire de l'action sociale dans sa lutte chez XPO ! #doublebesogne



Toulouse, rassemblement devant l'ARS

Près de 400 personnes. Succès total !

Aux côtés de leurs collègues de Reso, du CH de Muret, de l'ASEI, de l'AJH, les salarié.e.s de l'ANRAS du 31 étaient présent.e.s en masse.

Aussi bien du social comme le Chêne Vert, l'APF, la MECS Pargamininères, la MECS La Passarela ou du médico-social comme l'IME St Jean Plaisance, l'ITEP St François, l'ESAT de Castelmeyran...

 

 

 

 







mardi 1 décembre 2020

5 Décembre : tout.te.s mobilisé.es. ! Contre la précarité, pour l'emploi

Aveyron




Haute-Garonne
Tarn




Tarn et Garonne
🔴LE 5 DECEMBRE A 10h30 RASSEMBLEMENT/MANIFESTATION
SQUARE PICQUART (entre le musée Ingres et l'Eglise ST Jacques)