mercredi 16 juin 2021

IME St Jean : bilan après 2 semaines de moblisation

 Pour retrouver l'historique de la lutte :

    Tract contre la répression 
    Bilan et perspectives
    ⏩Photos et vidéos de la journée de mobilisation du 3 juin

    Premier tract d'appel

[FAQ] ASC, chèques vacances, trésorerie, astuces...

 Pour mesurer le travail faramineux des trésorières des CSE, pour tout comprendre aux Activités Sociales et Culturelles, pour découvrir quelques astuces pour s'y retrouver plus facilement sur le site du CSE, pour dépenser ses chèques vacances...

Regardez cette vidéo :

jeudi 3 juin 2021

[IME St Jean] Journée de mobilisation et grève réussies !


Comme ils/elles l'expliquaient dans le tract 1er juin, les collègues de l'IME St Jean ont été obligé de recourir au droit de grève face à la situation dégradée dans leur établissement, pour échanger entre salarié.es et proposer des pistes de travail pour l'amélioration des conditions de travail et donc d'accueil des usagers.

Une mobilisation préparée par les camarades de la CGT depuis plusieurs jours : 


 



Une AG particulièrement réussie avec près de 75% des titulaires en grève :


12h : Pause, merguez...


16h : la direction obligée de recevoir la délégation
 

17h44 : sortie de la délégation/débrief avec les collègues toujours mobilisé.es malgré cette longue journée !


Nous avons été reçu par la direction d'établissement et la direction de la filière "Médico-Social Enfance et Adultes".
Nous avons posé et développé notre liste de revendications.
Nous laissons jusqu'à lundi aux directions pour apporter des réponses.
L'assemblée Général des professionnels appelle d'ores et déjà à la grève si les réponse n'étaient pas satisfaisantes.

Un tract plus précis sera diffusé demain.

Bravo et merci aux collègues pour leur solidarité massive !


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Pourquoi le travail social n’est pas rentable ?

Pris sur Ecrire pour et sur le travail social

Ce n’est pas faute d’avoir essayé de quantifier, de mesurer, de vérifier, mais rien à faire, on ne peut « rentabiliser » les pratiques de travail social. Pourquoi ? Charline Olivier en rédigeant une tribune publiée par Lien Social n°1296 dans « Paroles de métier » nous apporte quelques réponses. Elle constate que derrière l’invitation à évaluer, nos pratiques et nos résultats, nous avons tous découvert ces trois dernières décennies qu’il s’agissait surtout de financer et de gérer la pénurie… Car le sujet est toujours le même : travailler plus avec moins de moyens… Ou si vous préférez « à moyens constants »… Voici l’essentiel du texte de Charline :
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« Jeune professionnelle à peine sortie du système scolaire où nous étions sans cesse évaluée sur nos compétences, je n’avais pas compris pourquoi mes collègues plus aguerries du Département s’étaient mises vent debout contre la question d’évaluer notre charge de travail au début des années 2000.
J’avais, pour ma part, été très sensible aux arguments de ma Direction qui nous vendait à l’issue de ce processus une meilleure répartition des charges et des dossiers sensibles. Qui refuserait une si belle affiche ? Il nous fut donc proposé de coter chacun de nos dossiers famille de 1 à 5 selon l’investissement personnel à fournir, les problématiques repérées, l’ampleur du partenariat à mobiliser… pour à terme les ventiler de façon mathématique et équitable sur l’ensemble de l’équipe.
Combien tu as de 5 ?
Outre le temps infini qu’il nous fallut collectivement mobiliser pour arriver au bout de ce chantier titanesque, nous avons développé en plus la détestable habitude de demander régulièrement à l’une ou l’autre « tu as combien de 5 en ce moment ? Moi j’en ai 6 ! Et 8 de 4… ». Nous aurions concouru à l’Eurovision, nous aurions certes pété les scores, mais nous n’étions que des travailleurs sociaux débordés.
Une fois que nos dossiers ont été évalués, nous avons découvert la suite des réjouissances et l’apparition de nouveaux termes jusqu’ici inconnus dans nos contrées sociales : nous détenions dorénavant des portefeuilles de dossiers où l’on distinguait une file active de suivis et d’autres « en sommeil » qui justifiaient par leur honteuse léthargie de vous refourguer au passage quelques dossiers supplémentaires côtés 3 ou 4…
Les années suivantes curieusement (sic), nous avons été confrontés à des « redéploiements de moyens humains » sur le Département au nom de l’équité, noble argument s’il en est, et nous avons assisté impuissants à des réductions de personnels dans certaines équipes territoriales moins cotées en termes de charge de travail, pour renforcer d’autres services au bord de l’asphyxie.
Je ne suis pas médecin (même si en ces temps de COVID, cela pourrait être utile), mais si vous diminuez la fonction respiratoire à un organisme, il meurt plus ou moins lentement. Alors si en plus, au passage, vous l’humiliez en suggérant que 30% de l’équipe est là pour faire le café, vous accélérez bien le processus.
Le travail social n’est pas là pour produire des camemberts
Je vais enfoncer une porte grande ouverte, mais disons-le quand même : le travail social n’est pas rentable et ne le sera jamais, pas plus que la santé publique ou l’éducation. Nos métiers se fondent sur le désir de rencontrer un autre, différent ou semblable, vulnérable parfois, en attente presque toujours. Se rencontrer ne se qualifie pas, ne se cote pas de 1 à 5 et ce n’est pas malheureusement pas une matière exploitable à présenter en forme de camembert à la prochaine Assemblée Générale. Cela n’a pas de valeur ni de prix, mais cela se raconte et se transmet.

Amis travailleurs sociaux, à nos plumes ! Racontez-nous ce qui ne peut se quantifier, se classer et se catégoriser dans cet univers froid du résultat qui nous met tous et toutes en concurrence.
Charline Olivier