Communiqué de l'UFAS CGT
Face au coronavirus et à cette crise mondiale, l’heure n’est pas
à la polémique mais au diagnostic !
La
situation nous montre clairement que la destruction des services
publics et de protection des populations sont en cause et sources
d’inégalités, suite à la menée de politiques néo-libérales
des dernières décennies. Faire des économies sur la santé,
l’éducation ou le social, atteignent leurs limites et sont
clairement responsables des difficultés actuelles, dans le cadre de
cette pandémie.
Pour ce qui est de la santé, la fermeture de lits et la compression
des personnels soignants, la relégation au privé lucratif et à
l’ambulatoire d’une majorité de soins ou l’externalisation de
la production des équipements souligne le manque cruel de
professionnels ou de matériels pour faire face à cette pandémie.
Les
mesures prises, le confinement et les gestes barrières de ceux et
celles qui sont appelé-e-s à travailler ne sont pas gage de
protection. De fait, le confinement ne s’adresse qu’à ceux qui
ont un logement. Les sans domiciles fixes, les migrants dont des
mineurs isolés qui dorment dans la rue en sont évidemment exclus.
Dans le secteur social et médico-social, les besoins en personnels
se font également sentir. Alors que ce secteur accueille des
personnes vulnérables –âgées ou handicapées- en EPHAD, foyers
de vie ou d’accueil médicalisé, les masques font cruellement
défaut. Et les services à domicile ne sont évidemment pas
épargnés !
Le
processus de désinstitutionalisation et d’inclusion scolaire
renvoie aux parents la responsabilité de l’éducation et de la
scolarité de leurs enfants laissant certains d’entre eux encore
plus démunis depuis l’arrêt des établissements scolaires !
Dans
certaines régions les stagiaires de la formation professionnelle ou
étudiants sont réquisitionnés, fortement sollicités ou appelés
au bénévolat pour venir remplacer les professionnels absents – à
risque, malades- ou pour prêter main forte aux équipes au regard de
la fermeture des écoles, occasionnant un surcroît de travail.
Ainsi, l’activité n’a pas cessé dans les instituts
médico-éducatifs –IME-, les instituts thérapeutiques éducatifs
et pédagogiques avec ou sans internat, les maisons éducatives à
caractère social –MECS-, elle s’est plutôt intensifiée.
Pourtant là aussi point de masques de protection alors même que les
volontaires tout comme les personnels peuvent être porteurs du virus
et asymptomatiques ! Certaines associations ou fédérations ont
appelé rapidement à la mise en œuvre des mesures de protection
concernant leurs salariés dans leurs plans de continuité de
l’activité : télétravail, réduction des visites à
domicile limitées aux situations d’urgence notamment en protection
de l’enfance… Mais pas toutes loin s’en faut !
Et
si la crise a cette vertu de reconstruire du lien social et de la
solidarité -aide des soignants ou entre voisins, par exemple-
l’appel au volontariat interroge fortement le fait que nos secteurs
soient devenus exsangues faute de financements et d’un réel projet
de société de la part des pouvoirs publics plus enclins à
privilégier les lobbies financiers et l’intérêt de quelques- uns
au détriment du plus grand nombre dont les personnes vulnérables !
Cette
crise exceptionnelle vient de fait, souligner les inégalités :
Inégalités
sur les territoires : mieux vaut habiter en zone rurale ou
dans un logement avec jardin que dans un quartier prioritaire de la
politique de la ville où le renforcement des sanctions pécuniaires
touchera sans doute les moins disciplinés et les plus précaires !
Inégalités
en termes de ressources : qu’en est-il de ces familles qui
n’ont pas le matériel ou les capacités pour accompagner la
scolarité de leurs enfants, notamment si le confinement se
prolonge ?
Inégalités
quant à la pauvreté : même si certaines aides ont été
annoncées, elles ne couvriront pas toutes les situations et nombre
de nos compatriotes vont se confronter à la précarité faute de
travail ou de protection (indépendants, salariés précaires à
temps partiel dont l’activité n’est pas indispensable…), d’où
une aggravation de la pauvreté !
Inégalités
dues au genre : les femmes étant davantage touchées par
les temps partiels et le travail atypique, dont l’exercice
professionnel s’inscrit davantage dans les services à la personne,
les soins à domicile, ou dans les supermarchés…
Inégalités
face à la pandémie par défaut de protection, d’un toit, du
nécessaire pour vivre et du non accès aux droits les plus
élémentaires,
Inégalités
en termes de santé renforcées par un traitement médiatique
anxiogène de décompte de la morbidité, le confinement risque
d’entraîner des crises d’angoisse, voire d’aggraver les
troubles psychiques des personnes qui en souffrent et là également,
l’accueil hospitalier risque d’être rapidement saturé faute de
lits !
La loi d’état d’urgence sanitaire liberticide accordant les
pleins pouvoirs au gouvernement notamment en droit du travail fait
craindre le pire de la part d’un gouvernement qui s’est évertué
à pourfendre allègrement nos garanties collectives et à détruire
notre système de protection sociale les remplaçant par un «
pseudo filet de sécurité » qui montre pleinement ses
limites en cette période trouble !
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