mardi 18 juillet 2023

Loi "plein emploi" : les handicapé·es réquisitionné·es !

Avec le projet de loi "plein emploi", le gouvernement s'attaque aux plus fragiles dont les travailleur·euses handicapé·es qui seront utilisé·es comme variable d'ajustement du marché du travail. 

Loi "plein emploi" : le diable se cache dans le détail

La reconnaissance du statut de travailleur∙euse handicapé∙e va être élargie non plus aux seules personnes qui en font la demande, mais aussi attribuée automatiquement aux accidenté∙es du travail, victimes de maladies professionnelles, titulaires de l’Allocation Adulte Handicapé, titulaires d’une pension d’invalidité ou d’une carte « mobilité inclusion » avec mention « invalidité » et même aux mineurs ayant été accompagnés par une MDPH (Maison Départementale des Personnes Handicapés) pendant leur scolarité.
Lorsqu’une personne inscrite comme demandeur d’emploi obtiendra une reconnaissance administrative de son handicap (RQTH, Reconnaissance de la Qualité de Travailleur Handicapé), l’opérateur France Travail en sera automatiquement informé. 

Une manne de travailleurs précaires

Par cette reconnaissance, l’opérateur pourra orienter la personne dans le milieu dit « protégé » des ESAT ou des Entreprises Adaptées, où le droit du travail, le SMIC, la cotisation sociale n’existent toujours pas.

En effet, les entreprises employant les travailleurs handicapés dans le milieu dit « protégé » sont reconnues comme des établissements médico-sociaux, alors même que ces derniers réalisent des chiffres d’affaires importants.
Pour qui les profits ?

Cette extension large de la notion de travailleurs·euses handicapé.es, prévue par la proposition de loi, est aussi une aubaine pour les employeurs du privé : toutes les entreprises de plus de 20 salariés ont l’obligation d’embaucher 6% de travailleurs handicapés dans leurs effectifs, sous peine de payer une contribution financière.

L’arrivée massive de nouveaux travailleur∙ses reconnu∙es automatiquement comme handicapée·s, sans leur avis, permettra aux employeurs d’échapper aux sanctions financières. 


Le handicap est un combat syndical
Le travailleur handicapé doit être l'égal de tous les travailleurs·euses

Pour la CGT : 

- La perte d'autonomie ne doit plus être un élément discriminant dans l'entreprise ;
- Ce n'est pas à l'humain de s'adapter au travail.
- Cela passe par un renforcement des aménagements des postes, une médecine du travail pouvant remplir ses fonctions, l'interdiction des licenciements pour inaptitudes, des lieux de travail réellement accessibles, un droit à la retraite anticipée, etc...
- Le travail ne doit pas être source de handicap : il est nécessaire de développer des politiques de prévention en santé au travail et de reconnaissance de la pénibilité.


lundi 10 juillet 2023

dimanche 9 juillet 2023

Décès de Mireille Laffont

 Notre camarade Secrétaire de l'Union Syndicale Départementale du Tarn-et-Garonne, Mireille Laffont, s'en est allée.

Nous reprenons les mots de notre camarade Laurent Noël :

C'est exactement ça : toujours le poing levé et toujours la victoire en ligne de mire !
Mireille nous a manqué, nous manque mais nous allons continuer à nous organiser comme elle nous l'a montré pour aller les chercher ces victoires, ces dignités, cette fierté d'appartenir à son USD !

 



mercredi 5 juillet 2023

[A lire] Délivrez-nous du management !

 Retrouvez la biographie de Jean-François Gomez

Présentation de l'éditeur

Il est temps de « libérer l’avenir », selon l’expression d’Ivan Illich, face à un « désordre établi » que l’on constate sur le terrain. Cela, les « travailleurs de l’humain » l’ont compris depuis longtemps. L’auteur fait appel tant aux travaux des grandes figures de la Psychothérapie Institutionnelle (Jean Oury, François Tosquelles), mouvement toujours vivant, qu’aux idées de poètes, penseurs et praticiens (Simone Weil, Yves Bonnefoy, René Char).

Ces réflexions glanées au fil de l’expérience, et dans les récits de vie nous aident à trouver de nouvelles voies.

Connaitrons-nous l’amour du travail bien fait dans « les métiers de l’humain » ? Il faut remettre en question les directives absurdes qui gangrènent peu à peu notre système de santé comme nos structures médico-sociales. Il en va de notre dignité et de notre humanité.

Délivrez-nous du management !

Voici donc la prière et le cri de révolte de Jean-François Gomez, face à la nouvelle idéologie de notre temps. Il faut sortie du management dans ces métiers, où le politique et le poétique ne cessent de nous interpeller.

Longtemps éducateur puis directeur d’institution à Paris et à Montpellier ; docteur en sciences humaines, chercheur et transmetteur, Jean-François Gomez est défenseur de la formation dans tous les lieux où se rencontrent le handicap, la maladie, la folie et l’exclusion.

Editions Libre & Solidaire

37, rue Clisson – 75013 Paris

01 48 74 15 23

www.libre-solidaire.fr

libre.solidaire@gmail.com

Prix TTC : 18,50€

Nombre de pages : 216

ISBN : 9782372631310



Santé des femmes au travail : mettre des mots sur des maux invisibles



Article publié dans santémentale.fr

    Pendant plus de six mois, la délégation aux droits des femmes du Sénat s’est penchée sur la santé des femmes au travail, sujet encore largement méconnu voire ignoré par les pouvoirs publics comme par les employeurs. Pour une meilleure prise en compte de la santé des femmes au travail, le rapport formule vingt-trois recommandations qui s’articulent autour de trois grands axes.

    Usure physique et psychique, troubles musculo-squelettiques (TMS), cancers, violences sexuelles et sexistes (VSS) : les répercussions du travail sur la santé des femmes ne sont que trop rarement prises en compte dans la sphère professionnelle. Pourtant les chiffres sont éclairants :
    De même, les difficultés associées à la santé sexuelle et reproductive (pathologies menstruelles incapacitantes, grossesse, infertilité, ménopause) font encore l’objet, au mieux d’une méconnaissance, au pire d’un déni voire d’une stigmatisation dans le monde du travail.

    Le rapport de la délégation et de ses quatre rapporteures, Laurence Cohen, Annick Jacquemet, Marie-Pierre Richer et Laurence Rossignol, entend mettre enfin des mots sur ces maux invisibles. Il dresse un panorama des risques professionnels auxquels les femmes sont exposées, avec des focus sur quatre secteurs à prédominance féminine : les métiers du care ; les professions du nettoyage ; le secteur de la grande distribution ; les métiers de représentation tels que les mannequins et hôtesses d’accueil. Il interroge également le rôle assigné aux femmes dans l’emploi et l’impact de leurs conditions de travail sur leur santé.

    Le déficit persistant d’approche genrée en matière de santé au travail a pour conséquence l’insuffisance de la prévention en direction des femmes, d’autant plus marquée avec une médecine et une inspection du travail sinistrées. Le manque de reconnaissance de la charge physique et mentale du travail des femmes est ainsi à l’origine d’impensés féminins dans la conception et la mise en œuvre des politiques de santé au travail. Parce que différencier n’est pas discriminer, la délégation rappelle que mieux protéger la santé des femmes au travail permet non seulement d’œuvrer en faveur de l’égalité professionnelle mais aussi d’améliorer la situation de toutes et tous dans la sphère professionnelle.

    Pour une meilleure prise en compte de la santé des femmes au travail, le rapport formule vingt-trois recommandations qui s’articulent autour de trois grands axes :

- chausser systématiquement les lunettes du genre ;
- développer et adapter la prévention à destination des femmes ;
- mieux prendre en compte la santé sexuelle et reproductive au travail, en particulier les pathologies menstruelles incapacitantes et les symptômes ménopausiques.