Le 3 novembre à 11h44, selon les chiffres de l’Union européenne, les
femmes cesseront d’être payées. Elles gagnent un salaire horaire de 16%
inférieur à celui des hommes. Tous temps de travail confondus, ces
inégalités de rémunération s’élèvent à 26%.
Pourtant, le gouvernement, avec les ordonnances travail,
supprime la quasi-totalité des outils permettant de négocier sur
l’égalité professionnelle.
En effet :
• le gouvernement casse le thermomètre en
supprimant l’obligation, depuis la loi Roudy de 1983, pour les
entreprises de plus de 50 salarié-es de publier les mêmes indicateurs
sur les inégalités femmes/hommes ;
• la négociation
annuelle sur les salaires et sur l’égalité F/H pourra avoir lieu
seulement une fois tous les 4 ans, retardant d’autant la suppression des
écarts de rémunération ;
• le contenu de la
négociation sur l’égalité F/H devient optionnel ; plus d’obligation de
traiter des écarts de rémunération, de définir des objectifs chiffrés,
un calendrier et une enveloppe financière ;
• les CHSCT, instances de prévention des violences sexistes et sexuelles, sont supprimés ;
•
l’obligation de mettre en place une commission spécialisée sur
l’égalité professionnelle dans les entreprises de plus de 300 salarié-es
est supprimée.
Réaliser l’égalité Femmes-Hommes, c’est possible
La CGT a remis au gouvernement, en juillet dernier, ses propositions
concrètes pour faire progresser les droits des femmes avec, notamment :
• De vraies sanctions pour les entreprises et administrations qui discriminent
Aujourd’hui, 60% des entreprises n’ont ni accord, ni plan d’action en
matière d’égalité. C’est obligatoire, pourtant seules 0,2% d’entre elles
sont sanctionnées. De même, la loi prévoyant l’interdiction de
soumissionner à un marché public n’est pas appliquée. Ceci nécessite
notamment d’augmenter les effectifs de l’Inspection du travail. L’État
employeur doit être exemplaire et doit décliner et faire appliquer le
protocole d’accord de 2013.
• Revaloriser les salaires des métiers à prédominance féminine
Les femmes sont concentrées dans des métiers moins bien rémunérés (soin,
social, éducation, administratif, etc.) dans lesquels leurs
qualifications ne sont pas reconnues.
• Supprimer les écarts de carrière
Pour lutter contre le plafond de verre, la CGT propose la mise en place
d’un indicateur obligatoire pour mesurer les écarts de carrière et d’une
action de groupe permettant aux victimes d’une même discrimination
d’aller ensemble en justice.
• Lutter contre la précarité et les temps partiels
30% des femmes travaillent à temps partiel, avec un salaire et une
retraite partiels, mais une amplitude horaire et une précarité maximum.
• Prévenir les violences et protéger les victimes
20% des femmes sont victimes de harcèlement sexuel au travail. Il est
temps de mettre en place une formation obligatoire des managers, des RH,
des inspecteurs du travail et des professionnel-le-s de Santé et des
services sociaux, des mesures de sensibilisation des salarié-es et de
protéger les victimes ! La CGT propose l’adoption d’une norme de
l’Organisation Internationale du Travail contre les violences sexistes
et sexuelles pour protéger toutes les femmes du monde.
La CGT appelle les salarié-es à se mobiliser le 16 novembre contre
les ordonnances Macron et pour exiger des mesures pour les droits des
femmes.
Montreuil, le 2 novembre 2017
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