Depuis 2016, la CGT de St Papoul alerte sur les difficultés du service des JBS (Jeunes à Besoins Spécifiques), sur la nécessité de créer un projet cohérent, bientraitant pour les jeunes accueillies comme pour les professionnel.le.s, sur la pérennisation de l'emploi. La situation semble à ce jour très dégradée. Aujourd'hui, la CGT ANRAS de St Papoul dit : STOP !
Un service sans projet
Ce groupe accueille des jeunes filles qui présentent des troubles du comportement importants et peuvent se montrer assez violentes dans leurs actes comme dans leurs paroles, contre elles-mêmes comme vis-à-vis du personnel (nos collègues ont déjà vécu et rapporté plusieurs agressions). Le projet de service a peut être été écrit mais si c’est le cas il n’a jamais été transmis ni aux salariés de ce service ni aux élus.
Un flou potentiellement maltraitant pour les usagères comme pour les professionnel.le.s
Un point qui semble problématique c’est que malheureusement si ces jeunes filles doivent être contenues, elles peuvent être sanctionnées mais pas renvoyées.
Ainsi les salarié.e.s sont piégé.e.s par des injonctions contradictoires qui les empêchent de poser un cadre de travail satisfaisant et qui par réaction les exposent aux passages à l'acte des jeunes filles accueillies.
Une équipe au centre de toutes les violences
Les réunions d'équipe dysfonctionnent : les salarié.e.s sont rarement réuni.e.s, sauf lorsqu'ils se font réprimander par la direction et/ou ses cadres. Par ailleurs, pour les professionnels qui veulent penser un travail bientraitant, il paraît clair que la composition de l'équipe n'est pas adaptée aux problématiques traitées qui s'apparentent plus à un versant médical. L'équipe est essentiellement composée d'éducateurs ou éducateurs sportifs. Seule une aide soignante intervient remplaçant l’infirmière.
La CGT de St Papoul s'inquiète très fortement que nos collègues éducatrices et éducateurs soient en position de bouc-émissaire, responsables de tous les problèmes du service. Nous ne pouvons accepter que nos collègues s'entendent reprocher qu'ils ne savent pas travailler. Certains témoignages que nous avons recueillis rapportent même des violences verbales du type: "J'ai honte de vos écrits. Votre service, c'est de la merde. Vous faites de la merde !"
L'équipe paraît déstabilisée par le management et les méthodes "éducatives" qui leur sont imposées : qui permet régulièrement des entorses au règlement (possession d'animaux dans l'hébergement, complaisance lors de fugues...) ? Qui autorise l'accès permanent dans le bureau des éducateurs (vol de clés, de documents, accès au travail personnel des éducateurs) ? Qui "achète" régulièrement la paix sociale en offrant de son propre argent des "cadeaux" ? Qui minimise régulièrement les évènements à problème et encourage les salariés à ne pas "ébruiter" ? Pas les éducatrices et éducateurs "de base" en tout cas.
Faire vivre les salarié.e.s sous la menace du chômage : c'est inadmissible !
Comment les salarié.e.s pourraient travailler sereinement alors que nous reviennent une menace à l'emploi régulièrement utilisée par des supérieurs : "Prenez ça comme une menace, je vous sanctionnerai jusqu'au renvoi et je vous suivrai aux prud'hommes, si nécessaire" ou encore "Si le Conseil Départemental s'en mêle, ce sont vos emplois qui seront menacés, c'est la fin pour vous" en pointant chacun.e du doigt. Les arrêts de travail s'amoncèlent... Plusieurs collègues ont été mis en arrêt de travail et/ou en accident de travail. Une infirmière vient de démissionner. Un autre collègue a été arrêté suite à une nouvelle agression où il a été blessé à la main.
Il y a un turn over important au niveau des remplaçants. Plusieurs ayant effectué des remplacements dans cet hébergement ont témoigné de leur épuisement, du manque de cadre et de projet clair, de la difficulté à y travailler, de leur souhait de ne pas y retourner.
Factuellement, la semaine dernière, sur 8,5 ETP , 3 sont en arrêt de travail pour maladie et 1 vient de démissionner.
Pour rappel à la rentrée 2017 l’équipe de direction en réunion plénière avait mis l’accent sur la bientraitance à propos des personnes accueillies et des salariés. Nous constatons que ces concepts ne sont pas utilisés par l’équipe de direction à l’égard des salariés.
Par solidarité avec nos collègues, par professionnalisme, par éthique, le syndicat CGT ANRAS de St Papoul tient à informer chaque salarié.e de cette situation. Les Délégués du Personnel de la CGT ont pris leurs responsabilités en usant de leur droit d'alerte et en saisissant la direction de l'établissement et la DIRECCTE.
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