mercredi 22 septembre 2021

IME Mathalin : dix collègues suspendus

Gers. Obligation vaccinale à l’IME de Mathalin à Auch : incompréhension et colère chez les salariés suspendus
L’Institut médico-éducatif de Mathalin accueille des enfants et adolescents.


10 salariés sur les 56 que compte l’institut médico-éducatif auscitain ont été suspendus dans le cadre de l’application de l’obligation vaccinale entrée en vigueur le 15 septembre dernier.

"L’ARS ne nous a pas dit comment gérer le manque de masques au début de la crise ou nous adapter au quotidien pour continuer l’accompagnement des jeunes. Et pourtant, nous l’avons fait : la sécurité sanitaire est assurée depuis un an et demi", assure un salarié* de l’Institut médico-éducatif (IME) Mathalin, suspendu vendredi dernier comme neuf autres collègues. Ils ont publié un communiqué expliquant leur décision. Dans leur viseur : le choix de l’ARS d’appliquer de façon "stricte et littérale" la loi du 5 août dernier sur l’obligation vaccinale dans les établissements de santé et médico-sociaux. Avec la direction de l’établissement et de l’association gestionnaire (ANRAS), ils assurent que "le dialogue n’a jamais été rompu", évoquent une volonté "de gagner du temps". Jusqu’au 16 septembre. Ce jour-là, les dix employés encore non vaccinés sont convoqués pour évoquer la forme que prendra leur "éviction" : congés payés ou suspension de contrat de travail pure et simple en attendant de présenter un certificat de vaccination (recevoir une première dose permet de reprendre le travail en présentant un test PCR). Dans leur communiqué, ils dénoncent une "dégradation sans précédent de l’accompagnement d’enfants en situation de handicap" et une "surcharge de travail pour les collègues, dans un secteur où il est difficile de recruter des salariés formés".


Les enfants "accueillis normalement"
Le directeur de l’IME de Mathalin, Alain Scudallero, ne juge pas la démarche de ces salariés mais relativise l’impact de ces suspensions. "Une partie du personnel a été remplacée et l’organisation a été modifiée mais les enfants sont accueillis normalement. Quatre des dix salariés ont d’ailleurs pris rendez-vous pour se faire vacciner. Pour d’autres, des entretiens individuels seront pris au terme des congés posés. L’idée est simplement de s’inscrire dans un cadre légal."

Les salariés consultés restent, eux, déterminés mais refusent l’étiquette d’"irresponsables" ou "anti-vax". "Nous ne sommes pas contre la vaccination. Il est important que ceux qui le souhaitent aient accès au vaccin. Mais l’obligation, c’est non !"


*Tous ont décidé de garder l’anonymat.
L’ARS appelle à jouer collectif
Mise en cause pour sa rigidité par les salariés suspendus de l’IME, l’Agence régionale de Santé, par la voix de son directeur gersois Didier-Pier Florentin, persiste et signe : "Il y a la liberté de chacun mais il y a aussi le cadre légal et la responsabilité collective à accepter lorsque l’on travaille dans un établissement recevant un public fragile." Avant d’enfoncer le clou : "L’entrée en vigueur de l’obligation vaccinale n’a eu aucun impact majeur sur le fonctionnement des structures de santé et médico-sociales du département."

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