Même s’il n’est pas parvenu à constituer « un sujet d’actualité » pour les journaux télévisés du 20h, le mouvement de grève initié par l’ensemble des acteurs de l’éducation spécialisée et du travail social a été, et demeure, un vrai succès : une synergie l’a emporté là où, par tradition, prévalaient le morcellement des catégories professionnelles et l’isolement des vécus et des pratiques. A cet égard, les réseaux sociaux ont joué un rôle essentiel faisant, une fois de plus, la preuve de leur capacité à produire simultanément le meilleur, la convergence des acteurs, et le pire, la confusion des intérêts. Il faudra y revenir… Reste qu’en l’état, le Gouvernement s’en sort bien. En faisant la promesse d’une augmentation de 183 euros pour l’ensemble des salariés du « travail social », il confesse avoir entendu les cris de la rue, il fait l’aveu de vouloir réparer l’injustice supposément commise par le Ségur de la santé et, au final, il pense avoir accompli sa part dans la réponse apportée aux revendications des professionnels. Du même coup, il s’estime être quitte de toute responsabilité dans la suite à donner au malaise exprimé par l’ensemble des professionnels de l’éducation spécialisée et du travail social. Un malaise dont l’origine, certes, s’ancre bien avant l’arrivée d’Emmanuel Macron à la présidence de la République mais dont l’ampleur ne cesse de croître au fur et à mesure que les Politiques avouent leur impuissance à formuler une véritable vision d’avenir pour les métiers de l’humain et leur rôle dans la société. Ainsi le succès stratégique qui ponctue cette « conférence » pourrait bien s’évérer être une victoire à la Pyrrhus. Parce que les « partenaires », ou supposés tels, disposent eux aussi de leurs propres stratégies et gardent intact leur propre capacité d’opposition aux mesures décrétées.
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