Article - Le Media Social Emploi
Les effectifs de la filière du diplôme
d’éducateur spécialisé sont en recul, avec moins de candidats à l’entrée
en formation et plus d’étudiants qui abandonnent.
Un recul général...
En 2017, 13 900 élèves étaient inscrits dans l’un des 85 établissements dispensant une formation d’éducateur spécialisé, dont 4 300 en première année, recense la Drees dans une étude publiée en février 2019.
Le nombre de diplômés s'est par ailleurs élevé à 4 100 la même année, en baisse de 10 % en cinq ans, "ce qui s’explique en partie par un recul du nombre d’inscrits en première année depuis plusieurs années",
rappelle la direction de la recherche, des études, de l’évaluation et
des statistiques, qui avait déjà dressé ce constat dans des études
précédentes.
... depuis plusieurs années
Entre 2009 et 2014, le nombre d’étudiants dans la filière préparant
au diplôme d’Etat d’éducateur spécialisé (DEES) a reculé de 3,5 %,
avançait déjà la Drees en février 2016. Plus généralement, elle avait aussi enregistré, dans une autre étude publiée fin 2016, une baisse de 7 % des étudiants inscrits dans les formations sociales entre 2010 et 2015.
Certes, les effectifs totaux des travailleurs sociaux étaient alors présentés comme "nettement plus élevés en 2015 que 10 ans auparavant" (+ 14 %). Mais ce constat est lié à une hausse très importante des formations préparant aux fonctions d’encadrement
(+ 322 % pour le Caferuis, + 79 % pour le Cafdes), tandis
qu'augmentaient aussi, mais dans de moindres proportions, les filières
d’éducateurs de jeunes enfants (EJE), de conseillers en économie
sociale familiale (CESF) et de moniteurs-éducateurs.
Des étudiants qui décrochent
"Cette baisse des effectifs [des éducateurs spécialisés en formation],
je la constate encore plus en cours de formation avec des étudiants qui
décrochent, soit parce qu’ils sont trop jeunes – en 2010, la moyenne
d’âge était de 25 ans, elle est de 21 ans aujourd’hui, avec une grande
partie des étudiants sortant du bac et ayant une idée assez éloignée de
ces métiers –, soit parce que leur projet professionnel n’est pas assez mûr", témoigne André Mvogo, directeur des études à l’IRTS Parmentier, à Paris.
Il avance aussi une autre raison possible à cette tendance : la "concurrence" d’un certain nombre de formations universitaires. C'est le cas, en particulier, de licences professionnelles "dont
les titulaires ont des profils qui peuvent intéresser des employeurs du
secteur et qui peuvent assurer, dans certaines structures associatives,
des fonctions normalement remplies par des assistants de service social
ou des éducateurs spécialisés".
Une image brouillée
Et ce, alors que "les éducateurs spécialisés sont de plus en plus en position de coordination et de moins en moins d’accompagnement. Cela brouille l’image du métier qui est en pleine mutation et, du coup, les jeunes ne savent pas toujours très bien se situer", analyse pour sa part Jean-Marie Vauchez, président de l’Organisation nationale des éducateurs spécialisés (ONES).
Il déclare par ailleurs ne pas pouvoir s’empêcher de voir "une corrélation entre la baisse du nombre de candidats et la difficulté des jeunes professionnels à entrer dans l’emploi et à trouver un emploi pérenne, dans un contexte de tension de plus en plus importante sur les budgets".
Des restrictions qui ont des répercussions sur les conditions
d’exercice du métier, de plus en plus tendues, qui pourraient décourager
les prétendants.
A noter enfin que, depuis janvier 2019, les candidats à la formation au DEES doivent s'inscrire sur Parcour Sup.
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