Dérives à l'Anras : Pierre Izard demande une enquête
Après la fermeture
administrative, début janvier, du Centre d'éducation renforcé (CER) de
Eup, à la demande du préfet de région, c'est désormais le fonctionnement
de l'ensemble de l'association nationale de recherche de l'action
solidaire (Anras) qui inquiète le président du conseil général de la
Haute-Garonne. Alerté le 13 mars dernier par la CGT qui dénonçait des
dérives dans la gestion financière et humaine constatées dans plusieurs
des 35 établissements médico-sociaux qui emploient 1700 salariés dans
cinq départements de Midi Pyrénées et dans l'Aude, Pierre Izard vient de
demander aux trois ministres de tutelle de l'Anras de «diligenter dans
les plus brefs délais… l'enquête de l'IGAS (Inspection générale des
affaires sociales) demandée par les syndicats et les représentants du
personnel.» Dans trois courriers adressés à Marisol Touraine, Michel
Sapin et Benoît Hamon le président du département, principal bailleur de
fonds de l'Anras en Haute-Garonne, se dit «sérieusement» inquiet pour
l'avenir de l'association au regard des «tensions de ces derniers mois
entre le président, le directeur et l'ensemble des administrateurs et du
personnel.» Pierre Izard justifie également cette demande d'ouverture
d'une enquête administrative par des inquiétudes partagées par plusieurs
de ses homologues. Hier après-midi, la 3e chambre correctionnelle de la
cour d'Appel de Toulouse était saisie pour un délit d'entrave au fonctionnement du comité
central d'entreprise lors de la mise en liquidation en 2011, par le
tribunal de commerce de l'Aude, de l'EURL la «Fourchette Cathare», une
filiale commerciale de l'Anras. Dans l'Aveyron, ce sont les
investissements à perte dans une maison de retraite à Asprières qui
suscitent des inquiétudes. Sollicité sur cette intervention du président
du conseil général de la Haute-Garonne auprès des trois ministères des
affaires sociales, du travail et de l'économie sociale et solidaire,
Dominique Bloch Lemoine directeur général de l'Anras n'a pas souhaité
s'exprimer dans l'immédiat. Silence également des services de la
protection judiciaire de la jeunesse (PJJ) qui finance des séjours dans
les deux centres éducatifs fermés (CEF) de La Poujade dans l'Aveyron et
du «Chemin du Sud» à Narbonne tenus par l'Anras. Reste maintenant à
savoir quelle suite sera donnée à la double requête de la CGT puis de
Pierre Izard auprès d'une Inspection générale des affaires sociales
déjà chargée en 2005 d'administrer l'Agop à la suite de malversations
qui avaient conduit au transfert de l'activité à l'Anras.
B. dv.
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