mardi 12 avril 2016

"À Toulouse, les travailleurs sociaux dénoncent la fin de la prise en charge hôtelière des mineurs isolés"

Article de Coté Toulouse : http://actu.cotetoulouse.fr/a-toulouse-les-travailleurs-sociaux-denoncent-la-remise-a-la-rue-de-mineurs-isoles_33687/

À l’appel de l’intersyndicale Solidaires Sud, FO et CG, plusieurs travailleurs sociaux se rassembleront, mardi 12 avril à 13 h, devant le Conseil départemental pour protester contre la décision du département de mettre fin à la prise en charge des mineurs isolés à compter de septembre 2016 et des familles à partir d’avril 2017. Cette décision du Conseil départemental votée à l’unanimité en assemblée plénière, mardi après-midi.

Plus d’accueil à compter d’avril 2016

Selon les syndicats, le Conseil départemental a également annoncé qu’aucun nouvel accueil hôtelier ne serait mis en place pour les mineurs isolés et parents avec enfants de trois enfants dès le mois de mai 2016. « Une démarche de réception des usagers et d’évaluation des situations » sera alors mise en place, précise Arnaud Simion, vice-président au Conseil départemental en charge de l’Action sociale.
Quant aux familles et jeunes déjà hébergés, ils ne pourront plus bénéficier du dispositif à partir du mois de septembre. Les jeunes majeurs de 19 ans ne bénéficieront, eux, d’aucune prise en charge d’ici fin 2017.
Les organisations syndicales du conseil départemental ont été reçues hier (lundi 11 avril, ndlr.) par des élus et l’administration de la collectivité au sujet de la protection de l’enfance et des familles. Il nous a été annoncé la fin de la prise en charge hôtelière pour les mineurs isolés, les mères avec enfants de moins de trois ans sans solutions d’hébergement et la fin de l’hébergement pour les jeunes majeurs au delà de 19 ans, est-il précisé dans un communiqué.

« Personne ne sera mis à la rue »

Ainsi, ce serait plusieurs centaines de familles et de jeunes, mineurs et majeurs, qui devront quitter le dispositif hôtelier, « sans toutefois bénéficier d’une solution d’hébergement », précisent les syndicats. Du côté du Conseil départemental, on assure que « personne ne sera mis à la rue » et que « des solutions d’hébergement seront trouvées » pour les personnes qui devront quitter le dispositif.
Soutenus par le Syndicat des Avocats de France, le syndicat de la magistrature, la Ligue des Droits de l’Homme et la Protection Judiciaire de la Jeunesse, les travailleurs sociaux dénoncent, quant à eux,un désengagement du département sur le sujet.
« On entend qu’il y a des difficultés financières, mais on peut pas mettre la responsabilité sur ces familles et ces jeunes. On dénonce cette politique de l’autruche, qui veut que comme on a pas de budget, on met les enfants et les familles à la rue. Il faut interpeller l’État et en discuter avec les acteurs sociaux », précise Claire Dujardin, membre du Syndicats des Avocats de France, pour qui le Conseil départemental fait ici défaut à sa mission de prise en charge des personnes fragiles.

40 places d’hébergement supplémentaires en 2016

Pour Arnaud Simion, vice-président du Conseil départemental en charge de l’Action sociale, « le dialogue n’a jamais été rompu avec les organisations syndicales », reçues dans les locaux du Conseil, jeudi dernier. Votée à l’unanimité au Conseil départemental, mardi 12 avril, le « plan protection de l’enfance 2020 » prévoit la fin du dispositif de prise en charge hôtelière au profit de la création de 450 places d’hébergement d’ici 2020 et du développement d’autres dispositifs d’accueil.
« Nous prenons la décision, dès 2016, de créer 40 places d’hébergement d’urgence supplémentaires et de mettre en place une plateforme gérée par une association qui permettra d’orienter et d’analyser le parcours des mineurs isolés », précise t-on au conseil départemental.
Photo de Mylène Renoult
Mylène Renoult

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