samedi 22 février 2020

[A lire] Enquête sur "La souffrance en milieu engagé"

Pour celles et ceux qui en douteraient, la journaliste Pascale-Dominique Russo sort un livre implacable sur la dérive managériale du secteur qui n'a de "social" que le nom (dont l'emblétique groupe SOS et son patron macroniste auquel on consacrait un article en 2017)...
A lire et à faire lire !

 Pour se donner un aperçu, un article de La Croix :
Alerte sur la souffrance au travail dans l’économie sociale et solidaire

Dans le livre Souffrance en milieu engagé (1), la journaliste Pascale-Dominique Russo scrute les conditions de travail chez Emmaüs, France Terre d’asile, la Macif ou encore au sein du groupe SOS. Et fait le lien avec les transformations économiques vécues par le secteur. 

Sur le papier, l’économie sociale et solidaire, qui regroupe plus de 200 000 associations, mutuelles, coopératives ou encore fondations, est un secteur à part, préservé des vicissitudes de l’économie de marché par trois piliers de valeurs historiques : dans l’ESS, on ne recherche pas le profit, on réinvestit les résultats et on dirige selon le principe un homme, une voix.
Mais comment le vivent les salariés qui y travaillent au quotidien ? Pas toujours très bien, si l’on en croit Pascale-Dominique Russo, qui a mené l’enquête dans un petit nombre de structures comme les associations Emmaüs et France Terre d’asile, le groupe SOS, les mutuelles Chorum ou la Macif. Une enquête dont le résultat nourrit le livre Souffrance en milieu engagé, publié le 20 février.

Travail éreintant, placardisations, abus de pouvoir

Après avoir écrit pendant vingt ans sur l’ESS en tant que journaliste, Pascale-Dominique Russo a rédigé pendant huit ans une lettre sur la santé au travail au sein de la mutuelle Chorum, où elle a été témoin de situations qui l’ont poussée à enquêter. Son livre met en lumière de nombreuses situations délétères, où « on observe un réel écart entre la bienveillance supposée de l’univers associatif et mutualiste et la réalité des témoignages ».
À SOS, il est dit que le « petit cercle aux manettes » autour du patron fondateur Jean-Marc Borello impose un « rythme de travail éreintant ». À Emmaüs Solidarités, l’arrivée en 2007 d’un nouveau directeur général, aujourd’hui remercié, se solde par des « placardisations tout à fait inappropriées ». Les tensions finissent par déboucher, en 2010 sur une grève, inhabituelle dans la structure. À France Terre d’asile, il est question « des abus de pouvoir » du directeur général Pierre Henry, d’un « livre noir sur ses agissements », ainsi que d’un procès aux prud’hommes, perdu par l’association en 2017, pour harcèlement moral. À Chorum, une secrétaire, partie en 2013, se fait traiter de « conne » par sa directrice générale. À la Macif, les salariés apprennent par le Canard Enchaîné qu’Alain Montharant, président jusqu’en 2019, a bénéficié d’une augmentation de 160 000 à 260 000 € entre 2018 et 2019.
L’auteur livre surtout une analyse intéressante sur le contexte de transformation dans lequel ces pratiques interviennent. Côté mutuelles, on doit « se hâter de se regrouper pour ne pas disparaître face à la concurrence féroce des assurances » et pour s’adapter à ces « entités gigantesques », se réorganiser sans cesse, comme l’auteur le détaille, à la Macif. Côté associatif, on passe d’un schéma où la subvention prime à un modèle où « la commande publique s’impose peu à peu comme le mode de financement majeur à travers la procédure d’appels d’offres ». De partenaires, les associations deviennent peu à peu sous-traitantes des pouvoirs publics. Avec des conséquences en termes de liberté d’action mais aussi d’abaissement des coûts.

Pression sur le travail

Cette évolution, qui favorise les associations d’une certaine taille, les conduit à grandir encore. France Terre d’asile passe d’une cinquantaine de collaborateurs en 1990 à plus de 1 000 aujourd’hui. Et le rythme du travail s’accélère. Dans les lieux d’accueil des demandeurs d’asile (Pada ou Spada), « en moyenne un salarié doit recevoir 300 à 400 personnes par jour », affirme le livre. À Emmaüs Solidarités, « les créations des centres d’accueil et d’urgence se sont multipliées, l’emploi s’est davantage précarisé et les conditions de travail se sont durcies ». Résultat : « Un sous-effectif structurel », selon une ex-salariée, qui cite dans certains centres un ratio de 1 travailleur social pour 40 personnes aujourd’hui, contre 1 pour 25 en 2014.
Mais c’est le groupe SOS qui est le grand gagnant de cette nouvelle configuration. En trois ans, le nombre de collaborateurs passe de 2 200 à 2009 à 10 000 en 2012. Avec une politique de rachat de structures menée tambour battant, quitte à déformer les « valeurs initiales et toute la créativité », comme le déplore une directrice d’une association rachetée.
Ces transformations accroissent le « désordre managérial » qu’on rencontre dans un certain nombre d’associations. Quand la qualité du travail s’en ressent, le « grand écart entre le discours et les actes » est plus d’autant plus douloureux chez des salariés qui se vivent comme engagés pour une cause. Quitte à parfois accepter ici, dans une sorte de « servitude volontaire », des conditions de travail ce qu’ils n’auraient pas accepté ailleurs.

(1) Souffrance en milieu engagé, de Pascale Dominique Russo, Editions du Faubourg, 177 p., 18 €

vendredi 21 février 2020

Tant qu’il le faudra !

Communiqué intersyndical du 20 février : Tant qu’il le faudra !

Publié le 21 fév 2020

Les organisations syndicales CGT, FO, FSU, Solidaires, FIDL, MNL, UNL et Unef soulignent la détermination affichée encore ce 20 février, par les manifestants et manifestantes dans tout le pays, après plus de deux mois et demi de mobilisation continue malgré les entraves au droit de manifester et aux libertés syndicales.
Le projet de système par points représente un recul pour les droits à la retraite de toutes les générations et particulièrement des jeunes. Le refus de ce projet est là et ancré parmi les salarié.es du privé comme du public.
Le gouvernement et sa majorité doivent se rendre à l’évidence. Les formules générales et les slogans, très souvent mensongers, ne trompent personne. Les critiques et les oppositions se multiplient. Si l’exécutif est poussé dans ses retranchements, pour autant, les OS n’accepteront pas un passage en force au parlement.
Le gouvernement s’obstine alors qu’il est incapable de fournir une évaluation sincère sur l’impact financier et de lever les incertitudes sur le montant des pensions et l’âge de départ à la retraite. Ce qu’a souligné sévèrement le Conseil d’Etat.
Le gouvernement refuse d’aborder la question du partage des richesses pour financer les retraites et se place dans une logique de croissance infinie.
D’autre part, les débats à l’assemblée confirment que l’âge d’équilibre, clé de voute de leur système, conduira à imposer un départ à 65 ans et au-delà.
Les travailleuses et les travailleurs ne baisseront pas les bras aussi longtemps que le gouvernement ne retirera pas son projet.
Parce qu’elles contestent le cadrage gouvernemental imposé pour la conférence de l’équilibre et du financement, les organisations tiendront leur propre conférence sur le système de retraite. Lors de cet événement, des experts et des économistes interviendront pour un vrai débat contradictoire sans lettre de cadrage ! Cette initiative sera déclinée sur tout le territoire.
Les Organisations syndicales CGT, FO, FSU, Solidaires, FIDL, MNL, UNL et UNEF dénoncent toutes les inégalités subies par les femmes aggravées par le projet de réforme des retraites. Elles appellent à s’inscrire et organiser des actions et manifestations pour l’égalité tout au long de la vie entre les femmes et les hommes lors de la journée internationale de lutte pour les droits des femmes le 8 mars et autour de cette date.
Les Organisations syndicales CGT, FO, FSU, Solidaires, FIDL, MNL, UNL et UNEF appellent à poursuivre les actions sans relâche, sous toutes les formes décidées localement. Elles préparent, dans ce cadre, une grande journée de grève interprofessionnelle et de manifestations dans tout le pays mardi 31 mars pour faire échec à ce projet de loi.
Les Organisations décident de se revoir très prochainement.
Paris, le 20 février 2020

20 février : motivé.e.s jusqu'au retrait !

Malgré les vacances scolaires qui impactent la plupart de nos établissements, belle mobilisation ce jeudi 20 février contre la retraite par point de Macron et pour défendre nos conquis sociaux !

Montauban




Toulouse




dimanche 16 février 2020

Vente au Patapin en solidarité avec les salarié.e.s en grève de notre secteur

Ce dimanche 16 février, le boulanger du Patapain organisait une vente solidaire pour les gévistes !
Belle initiative, plein de discussions avec les habitant.e.s du quartier dont la plupart sont venus exprès pour affirmer leur solidarité avec le mouvement de grève contre la casse de nos retraites !
Pour d'autres ventes solidaires pour d'autres secteurs en grève, consultez le site du Patapain.





 


mercredi 12 février 2020

"Le Patapain" solidaire des grévistes du secteur social et médico-social

Pour trouver la Boulangerie "Le Patapain" et venir discuter avec nos camarades qui tiendront la boulangerie pendant la matinée : cliquez ici.
A dimanche

Le site du Patapain