dimanche 14 octobre 2018

Lettre ouverte au directeur du Foyer Pargaminières

Monsieur,

L’ensemble des salarié.es de l’équipe éducative du DEAE veulent, par la présente, exprimer leur colère contre la situation qui est faite à leur collègue, par des courriers, interpellations, convocations... consistant à lui reprocher des faits (pas toujours avérés d’ailleurs), tels que retard d’envoi de rapport de situation, erreurs de caisse, anniversaire de jeune fêté trop tard, clôture de caisse confiée à un ou une collègue...
De plus, après avoir répondu à votre courrier lui demandant de s’expliquer sur une liste de manquements, [la collègue] a répondu par courrier le  28/09/18 en reprenant, point par point, les raisons et le contexte de ses erreurs. 
Pourtant, cette salariée s’est vue intimer l’ordre de produire la preuve de l’achat du cadeau d’anniversaire d’un jeune, en remettant à son RSE les photos de l’anniversaire en question, fêté au DEAE et en présence de ce même RSE. 
Ce contrôle abusif jette la suspicion sur l’honnêteté de cette salariée. Cette exigence a choqué l’ensemble des salarié.es du DEAE.
Chacune, chacun d’entre nous peut témoigner avoir « commis » de tels manquements et ne sont pas à l’abri qu’ils se reproduisent.
En effet, le DEAE accueille 35 jeunes (mineur.es et majeur.es en appartements diffus sur la ville) avec des problématiques personnelles, administratives et/ou psychiques lourdes pour un certain nombre. Ce dispositif comprend 7,50 ETP d’éducateur(trice), un RSE, un psychologue à 0,70, 2 surveillantes de nuit et 2 h de ménage par semaine.
Nous manquons de fonctions transversales telles que 1 ETP de maîtresse de maison et 1 mi-temps de secrétariat dédiés au service. De fait, nous assumons la charge de travail non pourvue de ces fonctions transversales.
Nous sommes multitâches, on court partout, on s’épuise et bien évidement il nous arrive d’oublier de faire certaines choses ou tout simplement de les différer. Cette situation dure depuis un an et demi. Elle a été relevée par l’équipe et par les IRP. Généralement vous éludez la question en dénigrant notre manque d’organisation, déniant, ce faisant, nos besoins et les manques de moyens nécessaires au bon fonctionnement de ce dispositif que nous relevons. Cette attitude est vécue comme méprisante et infantilisante par les salarié.es du DEAE et ajoute à la souffrance au travail que nous éprouvons. Nous venons d’apprendre qu’un poste (0,70) de maîtresse de maison serait demandé au prochain budget prévisionnel. Enfin !
Dans ce contexte de surmenage physique et d’épuisement moral, cette convocation en vue d’une éventuelle sanction disciplinaire à l’encontre de [la collègue], ne passe pas. C’est  trop !
La multiplication des courriers et convocations à son encontre pourrait s’apparenter à une situation de « harcèlement » et les faits reprochés, à elle seule, à une forme de discrimination puisque, au fond, nous pouvons dire que nous sommes toutes et tous des Nadia...
Nous sommes d’autant plus choqué.es que cette convocation survient en pleine régulation (demandée par les salarié.es et les IRP) apaiser les tensions au sein de l’équipe élargie.
Pourquoi jeter de l’huile sur le feu ? Pourquoi cet acharnement ?
Nous demandons que cessent les tracasseries régulières infligées à notre collègue.

Nous vous demandons de prendre la mesure de l’épuisement physique et moral des salarié.es du DEAE.
Nous voulons travailler dans des conditions sereines avec les moyens nécessaires, avec la confiance et le soutien de l’équipe de direction car nous assurons la prise en charge et l’accompagnement socio-éducatif de jeunes en grandes difficultés.
Recevez, Monsieur le Directeur, nos salutations.

Lundi 08 octobre 2018,

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